Point OPP 34 n°22-2 / St-Paul-et-Valmalle, N&B, R. Depardon, 1992/ couleur, O. Mas, 2021

Observatoire photographique du paysage 34 : la relève !

Depuis 1992, le CAUE de l’Hérault a initié un Observatoire photographique du paysage, outil de veille qui permet d’observer d’année en année l’évolution de notre territoire. Le premier itinéraire de 53 points fut dessiné et photographié par Raymond DEPARDON, photographe et réalisateur. Ensuite, c’est Frédéric HÉBRAUD, photographe et graphiste pour le CAUE 34 (et aussi… artiste peintre) qui de 1993 à 2020 a sillonné l’Hérault pour perpétuer les séries de l’OPP 34. Au gré des modifications de paysages, certains points – aux coordonnées GPS précises – n’ont pu être reconduits. Frédéric a donc dû abandonner quelques séries et il a fait le choix d’en ajouter d’autres. L’OPP 34 compte désormais 67 points.

En 2021, suite au départ de “Frédo” – désireux de se consacrer à ses peintures & nichoirs d’oiseaux – un troisième passionné reprend le flambeau : Olivier MAS, photographe depuis 33 ans au service du Conseil départemental de l’Hérault. Son excellente connaissance du territoire est un réel atout pour le CAUE 34. Aucun recoin de l’Hérault ne lui est inconnu ! De plus, Olivier garde dans son cœur le souvenir ému de la Mission photographique de la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (DATAR) / 1984-1989 : vaste commande artistique de photographies ayant pour objet de “représenter le paysage français des années 1980” pour laquelle Raymond DEPARDON a travaillé. Olivier témoigne donc immédiatement beaucoup d’enthousiasme à l’idée de reprendre un outil initié par ce grand nom de la photographie française.

Après avoir travaillé un an pour l’OPP 34, nous l’avons interrogé pour recueillir ses impressions…

 

Olivier MAS en mission pour l’OPP 34. Crédits photos : Annie

 

CAUE 34 – Bonjour Olivier ! Comment s’est passé votre 1er itinéraire OPP 34 ?

Olivier MAS – Quand j’ai repris les séries de l’année 2021, l’hiver approchait… et j’ai dû les faire au débotté. Il fallait vraiment que je me mette au pas de charge pour ne pas risquer de perdre la qualité de l’Observatoire existant…. J’ai eu bien froid dans certaines zones de montagne (rires). Ensuite, j’ai intégré toutes les photos de 2021 à l’outil en ligne sur le blog du CAUE. Et aujourd’hui, je finalise les séries pour l’année 2022. Entretemps, j’ai également repris l’OPP du littoral héraultais à mon compte.

CAUE 34 – Quelques anecdotes ?

Olivier MAS – Plusieurs ! Par exemple, pour le point situé à la digue des Aresquiers, je serais en train de dériver vers le Maroc si j’avais dû la faire ! (rires) Même les rochers de 45 tonnes arrivent à bouger sur la digue. J’allais perdre soit le trépied, soit passer à l’eau… J’ai donc laissé tomber ce point.

Au cours de l’itinéraire, on n’est pas non plus à l’abri d’un nouveau poteau de signalisation situé pile à l’endroit des coordonnées GPS où l’on doit prendre la photo… Sur la route de Mudaison, entre Mauguio et Lansargues, j’ai dû monter sur un réservoir cubique, me battre avec la broussaille et composer avec les poteaux indicateurs de direction.

CAUE 34 – Acrobatique…

Olivier MAS – Autre constat : le corollaire d’être sur la voie publique, c’est qu’on me prend pour un flic équipé d’un radar ! Systématiquement, les voitures freinent.

Plus cocasse… Cette année, pour l’une des séries de l’OPP du littoral héraultais, je me suis retrouvé être le seul “textile” à la baie des cochons du Cap d’Agde, réserve naturelle où s’est installée une ville naturiste. Imaginez la scène : moi tout habillé, mon trépied et mon appareil photo… au milieu des naturistes.

CAUE 34 – Effectivement (rires). Et si vous deviez choisir une série “coup de cœur” de l’OPP 34, quelle serait-elle ?

Olivier MAS – Le point n°22.2 à Saint-Paul-et-Valmalle (photos ci-dessus). Un coin de campagne… On aperçoit les limites urbaines d’un petit village photographié en 1992 par Raymond DEPARDON. Aujourd’hui, c’est un lotissement et, en arrière-plan, on observe le passage de l’autoroute A75. Donc, deux évolutions dans le paysage : l’urbanisation et le développement des infrastructures routières. C’est, selon moi, l’une des séries les plus parlantes.

CAUE 34 – Merci Olivier pour cette interview ! Et bonne continuation !

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