Page “La vie du site”. Crédit : www.open4ec.fr

EcoCircUrba : un outil pour vos projets d’espace public

Mardi 6 avril 2021, l’équipe du CAUE 34 invitait en “réunion ZOOM” Laurence BORREDON, urbaniste à l’agence PUVA, et Yann FERGUSON, sociologue spécialisé dans les questions urbaines et dans le numérique à l’ICAM. Ils ont présenté la plateforme EcoCircUrba (ECU), issue d’une recherche-action autour de l’économie circulaire et de l’urbanisme.

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La plateforme ECU s’adresse aux collectivités en charge de l’aménagement de l’espace public. C’est un outil collaboratif et évolutif qui permet de se poser les bonnes questions avant même de se lancer dans un projet d’aménagement d’espace public. Il aide à “penser le projet d’espace public ou le projet urbain de manière vertueuse par rapport à un objectif de développement durable” précise Laurence BORREDON.

L’histoire de cet outil innovant commence en 2017… Comme la décrit Yann FERGUSON, l’économie circulaire (EC) “est un concept tendance du développement durable qui se base sur le biomimétisme”, cherchant des solutions inventées par la nature pour répondre à des problématiques de notre société. En l’occurence, dans le cas de l’EC, il s’agit de “supprimer la production de déchets” souligne-t-il.

En 2017 donc, l’ADEME publie un livre blanc intitulé “L‘Économie circulaire, un atout pour relever le défi de l’aménagement durable des territoires”, qui met en évidence un certain nombre de points de synergie entre l’économie circulaire et l’urbanisme.

Suite à quoi, l’ADEME publie un appel à manifestation d’intérêt “Économie circulaire et urbanisme”… auquel répondra l’ICAM en s’entourant de plusieurs partenaires : l’agence d’urbanisme Pour une ville aimable (PUVA), la SCOP Palenca et l’entreprise Inddigo (cf. partenaires du projet ECU). Et ils en seront les heureux lauréats !

Pour développer l’outil d’aide numérique demandé par l’ADEME, “on s’est demandé quelles étaient les questions qui méritaient d’être posées quand on aborde un espace que l’on souhaite aménager ou réhabiliter ?” explique Yann. Seulement, les réponses pour chacun étant locales, territorialisées, “en aucun cas, on ne pouvait créer un outil qui amènerait des réponses se substituant aux porteurs du projet et de leurs accompagnateurs.” 

 

Petit tour d’horizon de la plateforme…

ECU aide à se poser les bonnes questions. Vous y accèderez en cliquant sur les 11 icônes en périphérie du cercle ci-dessus. Celles-ci peuvent enrichir la réflexion en amont et produire des “intentions”, c’est-à-dire un ensemble des caractères qui permettent de définir un concept.

Cette phase de questionnement, “c’est la plus importante de l’outil”, insiste Yann. “On s’est dit qu’on devait en rester là… Et puis… on s’est dit aussi qu’on devait essayer d’accompagner le plus loin possible dans la réalisation ce projet urbanisme-économie circulaire…

C’est ainsi qu’est née la 2e étape : l’étape de réalisation. “On a essayé de voir en phase opérationnelle comment on pouvait relier ces intentions à un certain nombre de temporalités clefs du projet et d’espaces clefs.”

Trois sous-menus :

  • Autour du site : pour voir comment le projet peut rentrer en synergie avec son environnement ?
  • Le site en chantier : comment les intentions peuvent se construire et se maintenir pendant la phase de chantier ?
  • La vie du site : l’assistance à maîtrise d’usage, comment maintenir les intentions dans le temps une fois que le chantier est terminé. C’est une carte où le but est d’inscrire les questions dans l’espace.

En faisant le tour du cercle dessiné ci-dessus, on trouve ensuite l’étape de concertation. “C’est considéré comme l’ADN de l’économie circulaire et du projet urbain. On a fait une synthèse de différentes expertises, des éléments de méthodologie pour donner à voir un parcours de concertation, et aussi on a orienté vers des ressources extérieures.” explique Yann. L’idée c’était de donner quelques éléments importants sur la notion de concertation.

Troisième et dernier volet du cercle : les ressources. On y trouve plusieurs types de contenus : des “fiches retour d’expérience“, un bloc “matériaux et process”, un autre sur les “marchés publics” et des liens vers des outils web. “Les acteurs locaux n’ont pas forcément l’habitude de recourir aux outils en ligne… Pour la gestion de l’eau par exemple, on va indiquer un lien vers les Agences de l’eau… Pour le Geoportail, on a réalisé un “tuto” pour le vulgariser et faire en sorte que les acteurs territoriaux aillent plus facilement vers cet outil, et ne s’y perdent pas.” Les élus et services de collectivités y trouveront donc toute une série de documents sur les questions relatives à l’eau, l’alimentation, l’accès au numérique… “Cet espace donne un certain nombre d’outils, mais il peut aussi être alimenté par les utilisateurs” précise Laurence. Vous êtes donc invité.e à créer un compte et à ajouter par exemple des fiches retour d’expérience. Car rappelons-le, ECU est collaboratif ! Comme Wikipédia… [Le CAUE 34 est d’ailleurs convié à alimenter cette partie de l’outil avec des projets qu’il a accompagnés NDLR]

 

Comment utilise-t-on ECU ?

“Dans notre esprit, il y a plusieurs scénarii d’utilisation : “À la carte” ou “de A à Z” comme méthode de formalisation des intentions par un collectif” explique Yann. En cliquant sur Mon projet, au centre du cercle de la home page de la plateforme, il est possible de télécharger un cahier d’intentions permettant de formaliser tous les échanges qui se sont déroulés avec l’outil. “Ce cahier peut être présenté à de nouveaux acteurs qui arrivent en cours de projet… ça peut être très utile pour dire “on en est là en terme de maturité de notre projet…” et ne pas devoir tout reprendre.

Laurence insiste : “C’est un outil évolutif que chacun peut compléter !” Avant d’ajouter qu’en terme de visibilité politique c’est, selon elle, “intéressant pour des élus de montrer qu’ils font un pas dans l’EC et d’y rattacher toute une série d’actions parfois engagées et complétées par d’autres”.

Le CAUE de l’Hérault vous invite donc, et peut vous accompagner pour le faire, à tester sans plus attendre cet outil numérique d’aide au projet d’espace public. L’idée initiale de l’ADEME était aussi de “créer une communauté de pionniers de l’économie circulaire et de l’urbanisme qui pourrait s’appuyer sur cet outil.” Avis aux collectivités pionnières donc !

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