Crédit : CAUE 34

Il faut que la rue Saint-Louis respire…

“Et ça c’est rien de le dire !” – Samedi 27 mars 2021, dans la cour du CAUE 34, l’équipe de recherche du projet Breathe est venue présenter son travail ainsi que sa méthodologie aux membres de l’association Arceaux Vie Active de Montpellier, en présence de Boris BELLANGER et Sévérine SAINT MARTIN, adjoints au maire de Montpellier.

Si vous êtes déjà venu au CAUE de l’Hérault pour un conseil, une expo, une conférence, ou pour emprunter un livre au centre de ressources… Vous savez où nous trouver : rue Saint-Louis, à Montpellier. Et bien que le quartier soit des plus agréables – pas de chance ! – cette rue est aussi “l’un des endroits les plus pollués de la ville de Montpellier” comme en témoigne l’article “Montpellier, la rue Saint-Louis bientôt fermée à la circulation” du 14 déc. 2020 (actu.fr). Aux grands maux, les grands remèdes !

Fin 2020, le CAUE 34 a été interpellé par des chercheurs montpelliérains pour poser des capteurs sur son bâtiment. Le but de l’opération étant d’analyser finement la composition de l’air de la rue Saint-Louis. “Quand l’équipe du projet Breathe est venue nous solliciter : on a dit oui tout de suite ! Derrière le “E” du sigle CAUE, il y a le mot environnement” rappelle Renaud BARRÈS, directeur du CAUE 34. Et c’est ainsi qu’en décembre 2020, près de 120 capteurs ont été installés dans le quartier des Arceaux, y compris sur la façade extérieure du CAUE et sur celle de son centre de documentation (voir les photos du 4 décembre 2020).

Début mars 2021, les chercheurs sont venus récupérer leurs capteurs. Avant de revenir au CAUE 34, le samedi 27 mars 2021, cette fois-ci pour une rencontre conviviale avec les riverains de la rue Saint-Louis – membres de l’association Arceaux vie Active (AVA) – et les élus de la ville de Montpellier.

En préambule à cette matinée, Renaud BARRÈS a présenté les quatre grandes missions du CAUE : le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement… [ Lire la suite en vidéo ]

Puis Boris BELLANGER, adjoint au maire de Montpellier, délégué au quartier centre et au patrimoine historique, a rappelé “les engagements de campagne” de Mickaël DELAFOSSE, maire de Montpellier, “sur l’apaisement de la ville en matière de mobilité notamment.” Il a ensuite évoqué le projet de concertation… [ Lire la suite en vidéo ]

Vous l’aurez compris, “Breathe” c’est bien sûr un projet de recherche, mais c’est avant tout un projet citoyen ! Il s’articule en deux parties : un volet de science citoyenne, avec des enjeux de mesures de la qualité de l’air ; et un volet en “Recherche Action Participative”.

Initié en janvier 2020, il est financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR). Les chercheurs du projet proviennent à la fois de l’UMR Géosciences Montpellier, de l’UMR Géosciences Toulouse et de l’association Artivistes-atelier. Leur action s’étend sur une grande partie de l’Hérault : l’incinérateur de Lunel-Viel, le doublement de l’autoroute A9, à Montpellier la rue Saint-Louis… et plus largement le quartier des Arceaux.

À l’occasion de cette rencontre au CAUE, Pierre CAMPS, responsable scientifique du projet, CNRS, UMR Géosciences Montpellier, et Sarah LETAÏEF, doctorante, ont présenté le volet de science citoyenne : pourquoi avoir choisi le quartier des Arceaux ? Comment se passent les mesures des particules fines de l’air ? Etc. [ Lire la suite en vidéo ]

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Parallèlement aux mesures scientifiques du projet Breathe, Lionel SCOTTO D’APOLLONIA, responsable Sciences Citoyennes et Recherche Action Participative, & Davia DOSIAS-PERLA, Artivistes-atelier, sont allés à la rencontre des habitants du quartier des Arceaux. Ils ont présenté leur façon de travailler et d’expertiser les résultats obtenus… [ Lire la suite en vidéo ]

 
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Suite à quoi, chacun a pu témoigner de son expérience de terrain. Une habitante de la rue Saint-Louis s’interroge “Avec les travaux de la voie piétonne en 2014, on a cru devenir fous ! Maintenant, qu’est-ce qu’on fait de cette rue ?” Renaud BARRÈS insiste sur l’importance de la concertation : “C’est un outil trop peu utilisé. Et pourtant, on voit à quel point elle peut être un facilitateur de projet !” Hélas, comme le regrettent unanimement les riverains, “contrairement à la rue Marioge, la rue Saint-Louis ne se prête pas à faire des rencontres. Ce n’est pas un lieu de convivialité où l’on peut parler entre voisins“.
 
Philippe BONNEFONT, ex président de l’association AVA, rappelle d’ailleurs qu’il y a 13 ans, l’association a inspiré les travaux de la rue Marioge avec pour argument : “Vous voulez que la rue Marioge devienne une seconde rue Saint-Louis ?”
 
Enfin, nombre de riverains déplorent les incivilités et l’insécurité de la rue : “Ça fait 5 ans que j’habite cette rue. Il n’y a pas un jour où je ne suis pas témoin d’une altercation. Vélos, piétons, voitures… Mon épouse est en fauteuil électrique, je peux vous dire qu’on fait gaffe !” Renaud BARRÈS le reconnaît : “Avant d’arriver ici, je n’avais jamais vu une voie piétonne qui ressemble à s’y méprendre à une piste cyclable !”

“Les travaux de la rue arrivent donc à bon escient !” conclut Séverine SAINT MARTIN, adjointe au maire de Montpellier. Juste avant que les travaux ne commencent – au second semestre 2021 – les données recueillies par les capteurs auront été analysées. Ce qui pourrait aider les services publics de la ville de Montpellier à ajuster si nécessaire les travaux de la rue.

 

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2 commentaires sur “Il faut que la rue Saint-Louis respire…

  1. Bruno Augé dit :

    Bonjour
    Intéressant mais… pourquoi Breathe ?!!!
    Au-delà du fait que l’on ne comprend pas spontanément la signification du mot, le recours à l’anglais fait écho à l’automobile pour laquelle plus aucune publicité n’est en français(!), à la mondialisation et ses travers en terme de consommation (amazon etc…) et de modèle économique (uber and co…) soit tout le contraire du “modèle local” représenté par ici la rue et ses habitants !
    Alors oui, de l’air !!! Respirons !
    Bruno Augé – CAUE 09

    1. Valérie Perez dit :

      Bonjour Bruno, merci pour votre commentaire. Vous l’aurez compris « Breathe » signifie « respirer » en anglais, un clin d’oeil à la qualité de l’air que nous respirons et qui est au cœur de ce projet.
      Lionel SCOTTO D’APOLLONIA précise que “les standards de l’ANR sont en anglais, car la recherche est à l’échelle internationale. Aussi l’acronyme vient de : A community-Based REsearch on Air quality using THE magnetic biomonitoring technique. La remarque est pertinente mais pour franchir la porte du financement (moins de 5% des projets financés) il faut que l’on se place à l’échelle internationale même si le projet est ensuite situé à des micros échelles locales.” En espérant avoir répondu à votre question. Bonne journée ! Valérie du #CAUE34

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